Edem Gbétoglo

Pour une aide publique à l’éducation plus responsable…ou pas

L’éducation est au centre d’un certain nombre de mouvements et de décisions sociales dans les associations, les Organisations Non Gouvernementales, qu’elles soient en Afrique ou en Europe. Les pays en développement reçoivent des aides publiques et subventions des pays nantis, des APD les appelle-t-on affectueusement, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable. Il est question dans ce billet de l’aide aux pays africains francophones. Le 27 octobre 2016, j’étais à la soirée-événement de la Coalition Education relative au lancement de la campagne de sensibilisation, sous le thème, « Education : La France doit faire le choix de la solidarité ». Il est reproché à l’Etat français de consacrer de moins en moins de fonds à l’éducation primaire et secondaire aux pays en développement dont les pays africains, et d’utiliser cette aide à l’éducation sous d’autres formes, telle des bourses d’études pour les étudiants africains voulant étudier en France. Bref, la France fait de cette aide un usage domestique pour plutôt attirer des compétences universitaires utiles à son développement.

Discussion sur l'aide publique française à l'éducation
Photo crédit : Edem Gbétoglo

Pour preuve, la France met près de 90% de son aide à l’éducation dans la balance « bourses d’études ». La France oriente donc son aide à l’éducation vers l’enseignement supérieur, c’est-à-dire, vers le financement des étudiants étrangers de l’enseignement supérieur. La Chine est d’ailleurs le pays qui profite le plus de cette manne financière, en termes de bourses d’études pour les étudiants.

L’action de plaidoyer de Coalition Education vise à renforcer l’aide à l’éducation de la France à destination des pays en développement.

Pour une augmentation de l'aide publique française à l'éducation
coalition-education.fr

La vidéo vous en dira plus…

Faut-il s’interroger sur les raisons qui poussent la France à orienter son aide à l’éducation vers l’enseignement supérieur ?

Bien évidemment que la question mérite d’être posée, selon moi. Je pense d’ailleurs qu’il faut commencer par là.

Attractivité de la France, renforcement de compétences universitaires, débauchage de meilleurs étudiants étrangers, pouvant donc servir de compétences avérées à long terme. Mais cela est du « déjà vu » dans beaucoup de pays occidentaux avec les multiples bourses d’études en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada, en Belgique ou encore  au Japon. La France ne fait rien de si extraordinaire, à part concurrencer les autres puissances dans cette sphère.

Quid de l’orientation vers la professionnalisation des enseignements en Afrique subsaharienne ?

Une camerounaise prit la parole et se demandait, pour quelles raisons continuer à financer des programmes d’éducation qui ne répondent pas aux besoins académiques et professionnels des camerounais ? Je me suis retrouvé dans le schéma décrit par la demoiselle pendant une dizaine de minutes, et je me suis souvenu du dossier Education au Togo de Mondoblog. Nos pays se ressemblent tellement sur ce point. Du coup, la question est de savoir s’il ne faut pas définir là où l’on va avant de financer les programmes d’éducation. Une dame disait d’ailleurs lors de la conférence qu’il va falloir arrêter de former des philosophes, et commencer à former des profils dont l’Afrique a réellement besoin.

Le but poursuivi est-il de financer tout simplement les programmes, ou de chercher également une issue positive? Sur cette question, je « nous » jette la pierre en lançant un appel à nos gouvernants. Ce n’est pas à la France ou à une quelconque puissance de définir à notre place un programme d’éducation, c’est à nous de définir des politiques adaptées à nos besoins, tout en prenant en compte la compétitivité des personnes formées sur le marché de l’emploi.

Mes recommandations : miser sur aussi bien un enseignement dans les langues locales que dans celles internationales. Nous ne pouvons pas nous enfermer dans un cocon linguistique et espérer être compétitif en anglais, ce n’est pas possible. Il faut également repenser la manière d’enseigner pour qu’elle soit aussi pratique que théorique. Autant d’apports à intégrer dans nos programmes d’enseignement, qui nous permettront de rendre ces financements bénéfiques pour nos pays.

Quid de la gestion de l’aide à l’éducation par les bénéficiaires ?

Il faut également se poser la grande question sur le suivi de cette aide. Combien de fois n’a-t-on pas lu des articles et entendu les gouvernements africains (Togo, Cameroun, Bénin, Sénégal, Burkina, pour ne citer que ceux-là) se prononcer sur les aides à l’éducation à des millions d’euros ? Malheureusement, il est rare de voir les fruits tenir la promesse des fleurs. Où vont ces fonds ? A quoi servent-ils concrètement ? Il y a là le gros hic concernant le détournement probable d’une partie de l’aide à l’éducation. Par qui?

Suivez mon regard…

Étonné par le détournement de l'aide publique à l'éducation
Regard froissé : fr.pinterest.com

J’ai posé la question au moment du cocktail de réseautage, et il paraîtrait que des ONG et les sociétés civiles dans les différents pays précités, s’occupent de ce genre de « souci éthique ». De ce que je sais, la société civile dans nos pays africains n’est pas aussi crédible qu’elle devrait l’être, doit-on leur faire confiance ? J’ai donc pensé à l’Agence Française de Développement. Je pense que dans tout projet, il y a le volet « suivi et évaluation ».Oui, il s’agit de transparence, oui, de transparence de l’aide. Si l’AFD a des mesures de contrôle pour les aides au développement, il faut préciser qu’il y a donc un flou dans la coopération avec les pays bénéficiaires.

Loin d’être prétentieux, il serait fort intéressant que les rapports d’évaluation de ces projets soient des données ouvertes, pour que les citoyens des pays en développement sachent comment sont utilisées les ressources financières. Pour une éducation plus responsable, pour une responsabilité de notre éducation, pour une responsabilité de la destinée de la génération à venir, pour une décision de mériter une aide publique à l’éducation, et pour une éthique de l’éducation.

La corruption est dans les coulisses et fait le tour des portefeuilles de nos chers dirigeants africains. Nous devrions avoir honte d’espérer chaque année des financements de pays « développés », sous prétexte que nous y avons droit. Combien consacrent les pays en développement à l’éducation dans leur loi de finances? Dans le Plan Sectoriel de l’Education au Togo 2010-2020, il est écrit noir sur blanc à la page 23 : « Dans le système éducatif, la contribution de l’État au financement de l’éducation est importante. En 2007, l’État a consacré 23,5 % de ses dépenses courantes au secteur de l’éducation. » Et tenez-vous bien, à la page 22 du même document, il est spécifié dans le tableau 1.2 que les dépenses courantes totales des dépenses publiques de l’éducation au Togo se chiffrent à 45 milliards. Et nous avons encore besoin d’oseille pourquoi? Pourquoi n’y a-t-il pas réellement d’améliorations d’ailleurs? (vous connaissez la réponse tout au fond de vous). D’aucuns me parleront de gratuité à l’école primaire au Togo brandie par les politiques (comme si gratuité rimait avec qualité), je leur dirai que les conditions ne sont toujours pas réunies pour apprécier la portée positive d’une telle démarche.

Ce qu’il nous faut dans nos pays africains, ce sont des dirigeants non déconnectés de la réalité sociale de la population, et qui ont une volonté politique, l’envie de vouloir (oui je sais, je me répète, mais j’insiste pourtant) améliorer le système éducatif. Si la volonté y est réellement, et si nous arrêtons de détourner les fonds prévus dans notre propre budget et reçus d’ailleurs, l’amélioration sera au rendez-vous. J’en ai fini.

Cordialement.

 


Oui, l’entrepreneur est utile pour l’Afrique

Vous l’aurez compris, le titre de l’article est un droit de réponse à l’article de mon cher ami Hamidou Anne : Non, l’entrepreneur ne changera pas l’Afrique. J’aurais préféré « Non, l’entrepreneur ne changerait pas l’Afrique », mais encore…

Je ne serai pas long dans ce léger billet. L’article du chroniqueur du Monde Afrique aborde un certain nombre de points avec lesquels je suis plutôt d’accord :

« Des lobbies financiers drapés pourtant dans un épais manteau de bonne volonté et de philanthropie contrôlent le curseur du débat public. Ils ont choyé l’entreprenariat et ont imposé les termes du débat. Pas un jour sans un article, une vidéo ou des affiches sur les réseaux sociaux vantant les mérites du jeune X auparavant en France ou au Canada et dorénavant rentré avec un génial projet Y pour sauver l’Afrique. Pas une rencontre de jeunes sans entendre ce fameux discours touchant et bien convenu sur la nécessité de construire une alternative aux Etats en se lançant tête baissée dans le montage d’une start-up » Hamidou Anne, Le Monde Afrique

Il est vrai que le vrai visage n’est parfois pas montré, le chemin tortueux par lequel il faut passer et par lequel on arrive à réussir. Il est vrai que de grands groupes et des multinationales se lancent dans le financement des startups en Afrique, comme pour se sentir moins sales dans leur responsabilité sociale fort décriée. Il est vrai que des incohérences ne pas sont pas artifices dans cette sphère de l’entrepreneuriat en Afrique.

Cependant, lorsque je lis dans le même article d’Hamidou Anne, « Nos pays ont davantage besoin de gynécologues, d’enseignants, de policiers avec l’éthique et l’ambition nécessaires au service de l’intérêt général, que de chefs d’entreprises se résumant à un bout de papier administratif dans une pochette. C’est une réalité souvent qu’on élude…L’entrepreneur ne changera pas l’Afrique, car il n’est en rien supérieur au fonctionnaire, encore moins au politique. Tout dépend de ce que chacun, dans le quotidien de son engagement, fait ou aspire à faire. Il y a même, selon ma conception, une primauté de l’action publique sur le reste, qui nécessite de s’y s’engager pour que l’Afrique change véritablement et durablement. », je me pose un certain nombre de questions.

N’y a-t-il pas des success stories qui sont liées à cette action publique, comme Gifted Mom, qui lutte contre la mortalité infantile ? N’est-ce pas une sorte d’engagement socio-politique ?

Lorsque Dieretou Diallo combat pour la valorisation de la femme guinéenne voire africaine, lorsqu’Anne Marie Befoune fournit des recommandations socio-politiques pour les citoyens africains (je vous invite d’ailleurs à lire son article sur l’entrepreneuriat), lorsque je m’intéresse à une nouvelle manière d’éduquer au Togo, lorsque Aziz Yérima démocratise le paiement en ligne avec PayDunya, n’est-ce pas une forme d’engagement socio-politique ou socio-économique sous le voile de l’entrepreneuriat ? Il faut noter (Hamidou Anne le sait sûrement) que bon nombre d’actions d’entrepreneurs sont liées à l’action publique. D’ailleurs, l’entrepreneuriat est un appui aux politiques. De la même manière que tout le monde ne peut pas devenir entrepreneur, de cette même manière tous les jeunes ne peuvent se hisser au rang de propulseurs politiques. Il faut de tout pour faire un monde. J’ai d’ailleurs rédigé un billet en 2015 sur la jeunesse togolaise à propos de l’engagement politique, une théorie du changement discutable, entre désintérêt politique et frustration politique.

Il faut donc préciser, au-delà de tous ces discours de célébration de l’entrepreneuriat, que tout entrepreneur ne doit pas être défini avec « le business » collé sur le front. Critiquer l’entrepreneuriat en Afrique c’est bien, mais les jeunes qui, selon Hamidou Anne, doivent plutôt s’orienter vers l’action publique, seront soutenus par qui ? Par les mêmes grands groupes et grandes nations qui soutiennent l’entrepreneuriat je suppose ? Le problème demeure donc, malgré le changement d’orientation du combat.

Je suis d’accord avec l’hypermédiatisation dont bénéficie l’entrepreneuriat sur le continent, à tel point que certains projets primés lors de grandes cérémonies ne sortent pas du tunnel de la réalisation. Il est vrai que des actions correctives doivent être apportées au cadre entrepreneurial, afin d’y apporter une « sainteté » propice, adéquate et éthique.

J’aurais préféré que nous unissions nos forces pour un couple harmonieux entre éducation et instruction, afin de former des jeunes plus avertis, afin que l’éthique soit au centre de leurs actions, entrepreneuriales ou socio-politiques.

Je pense que l’entrepreneuriat fait partie de ce combat afroptimiste que livre Hamidou Anne, et qu’il devrait donc tenir compte de son impact positif sur les habitudes des citoyens et le continent africain.

Oui, l’entrepreneur est utile pour l’Afrique.

Cordialement.


Un Startup Weekend Africa à mille Tours

Première Edition du Startup Weekend Africa à Tours
Startup Weekend Africa Tours by Edem Gbétoglo

Ils  y étaient tous, ces jeunes porteurs de projets motivés et préparés pour affronter la première édition du « Startup Weekend Africa » à Tours, organisée par Afrique Jeune Entrepreneur. Il m’a été fait honneur d’être compté parmi les mentors de cet événement. Développer un projet d’entreprise en équipe en deux jours n’a pas été une partie de plaisir pour les équipes présentes.

De BMeet à Take Up Africa, en passant par Eco Jeunes, Vijana et Sustainable For Earth , le travail au Startup Weekend Africa était à la fois amusant et complexe. Trouver le bon angle, faire les enquêtes en un temps court et proposer des services adaptés au marché africain, étaient entre autres les défis qu’il fallait relever lors de ce Startup Weekend à mille Tours.

Sewa Wilson (mentor) et Ashley Lewis (Membre du Jury) au Startup Weekend Africa Tours
Startup Weekend Africa Tours by Alain Rajaonarivony

Bravo aux mentors : Alain Rajaonarivony, Jean-louis Traoré, Fortuné Ahoulouma, Sewa Wilson, Eric Ntonfo etc… Ils ont su motiver chacune des équipes concentrées sur leur objectif. Des Cinq projets qui ont été développés lors du Startup Weekend Africa, trois projets ont été retenus par les membres du jury, dont j’emprunte la description à Alain Rajaonarivony.

Vijana : « Vijana School » (Vijana signifiant « jeunesse » en swahili) de Lionel Aba Gangoué, concerne la mise en place d’une plateforme de soutien scolaire. Elle met en relation les étudiants, susceptibles de donner les cours (création de jobs étudiants), aux élèves, avec la possibilité pour la diaspora d’aider leur famille dans le domaine de l’éducation. Ce projet remporte la première édition du Startup Weekend AfricaLe site pilote sera monté à Brazzaville, au Congo.

BMeet : « BMeet », est un site de référencement des entreprises du continent, avec page vitrine des sociétés et notations des utilisateurs. Cet outil, accessible aussi bien aux hôtels ou restaurants qu’aux cliniques ou électriciens, peut aider les très petites entreprises locales à entrer dans l’ère du numérique et à avoir une visibilité. Il a été suggéré que même ceux qui travaillent dans l’informel peuvent faire un saut qualitatif. 3000 sociétés sont espérées au bout de la première année d’activité. Douala, au Cameroun, a été choisi comme première cible.

Sus4Earth : équipe entièrement féminine composée d’une burkinabé, d’une camerounaise et d’une togolaise, elle se propose de donner une seconde vie aux déchets, en recyclant les plastiques pour les transformer en mobiliers (tables, chaises, etc…). Ce projet serait mis en œuvre, en collaboration avec des entreprises déjà sur place. Un volet important concerne la sensibilisation de la population au tri et au recyclage, en partenariat avec les écoles et des institutions. L’activité devrait démarrer à Abidjan, en Côte-d’Ivoire.

L’essentiel pour ma part est que ces projets primés trouvent réalisation dans les pays concernés. Il ne s’agit pas ici de parler seulement « innovation », mais également et surtout « d’effectivité ». Mieux les projets destinés pour l’Afrique seront réalisés, mieux le continent trouvera des solutions aux problèmes socio-économiques.

Cordialement


Pourquoi l’élection Miss Togo n’intéresse plus les togolais

Le 27 août 2016 , nombreux sont les Togolais qui ont suivi cette 22 ème édition de l’élection Miss Togo. Il y a de ces personnes qui se déplacent toujours au Palais des Congrès pour vivre l’événement en live, et il y a des personnes comme moi qui préfèrent savourer la belle cérémonie à la Télévision Togolaise (TVT aka la Chaîne Mère). Je me penche sur cette épineuse élection parce que des recommandations, nous devons réellement en faire. Miss Togo nécessite d’être repensé.

  • TVT, améliorez votre image

https://twitter.com/CommeIvoir/status/769689791529099265

Il s’agit pour notre Chaîne Nationale Très Très Forte de s’acheter les matériels qu’il faut pour que l’image soit plus « intéressante » à regarder. Je ne connais pas les caractéristiques de leurs caméras, mais franchement, il est temps pour eux de « dépenser » pour améliorer leur image et celle du pays aux yeux du monde.

  • Comité Miss Togo, quel est le but de l’élection Miss Togo ?
Président du comité d'organisation de Miss Togo
Gaspard K. Baka : Président du comité d’organisation de Miss Togo

Les questions posées aux candidates étaient selon moi, assez compliquées, même si le niveau intellectuel des candidates laisse à désirer.

Il y a de ces questions qui nécessitent une dissertation au lieu d’une simple réponse à une élection.

Et d’ailleurs, j’aurais préféré que le Comité mette en avant des questions sur l’éducation au lieu de questions vagues sur l’environnement.

S’il s’agit de faire réfléchir les candidates pour avoir une idée de la façon dont elles argumentent, cela aurait été plus intéressant de ne pas poser des question-définitions, mais des questions de culture générale tout simplement.

Dans ce cas de figure, on se retrouve dans Miss Excellence. Dans ce cas de figure, les critères déterminants ne seront pas la beauté, le diplôme ou l’accent, mais cela sera un simple cumul en donnant une place importante à la culture générale.

  • Quid des projets sociaux menées par la Miss élue ?

Cette question me trottait dans la tête depuis un moment. Les projets que les sponsors confient à la Miss élue, a-t-on une idée de ce qu’ils donnent comme résultats ? De 2010 à 2015, je ne saurai dire ce qu’il en est réellement de ces projets sociaux. Ne serait-il pas mieux que le Comité communique beaucoup plus là-dessus, un vrai bilan annuel qui mentionne l’impact du projet réalisé sur la communauté dans laquelle la réalisation a été effective.

Il faut également avouer que nombreuses sont ces demoiselles togolaises qui considèrent l’élection en tant que Miss Togo, comme la voie royale à la réalisation de leur projet personnel voire professionnel.

Et vous, que pensez-vous de l’élection Miss Togo 2016

Il existe peut-être d’autres recommandations et suggestions que vous voulez faire, vous avez la latitude de les mentionner dans le respect d’autrui. Les critiques non constructives, nous en avons assez fait. Il serait plus judicieux de proposer des pistes d’amélioration pour l’élection Miss au Togo.

Cordialement.

Les élues de cette année 2016 : Miss Togo
Les élues de cette année 2016 : Miss Togo